Donner et partager une multitude de points de vue sur la démocratie,
la façon dont internet peut aider à la construire, et le futur de la
Tunisie, ainsi que refléter les débats qui traversent le web Tunisien,
c’est l’une des missions que s’est fixé Fhimt.com.
Derrière le site, actuellement en version alpha, se trouve une
l’Association Tunisienne pour les Libertés Numériques (ATLN), une
organisation ‘non-profit’ imaginée durant la révolution Tunisienne par
une bande de copains.
Réunis via Facebook et Twitter, de part et d’autre de la
Méditerranée, certains organisaient ou particiapaient à la lutte sur
place, défilant au son du ‘dégage’, un slogan qui depuis a gagné de
nombreux pays, d’autres luttaient derrière leur clavier, à Paris, aux
cotés des Anonymous et des hackers comme Telecomix, apportant un soutien
logistique et technologique.
“Fhimt com”, en Tunisien, signifie ‘Je vous ai compris’, une phrase
que Jacques Séguéla a imaginée pour ponctuer le discours final de Ben
Ali, récité le 13 janvier 2011, la veille de sa chute, et qu’il a plagié
sur le discours que le général De Gaulle a prononcé le 4 juin 1958 à
Alger. Brand hacking, nous y reviendrons.
Le site s’offre ainsi l’un des meilleurs ‘brand manager’ du XXe
siècle pour lancer un site résolument tourné vers le XXIe, celui de la
réinvention de la démocratie.
Fhimt.com est, pour ce qui est de ses fondamentaux technologiques,
profondément ancré dans le logiciel Libre, et ces racines là
sontTunisienne. La communauté du Libre locale, longtemps restée dans une
forme de semi clandestinité tant elle se confondait avec le milieu des
cyber activistes et des hackers tunisiens, a tissé des liens étroits
avec l’internationale du Logiciel Libre, notamment à travers
ReadWriteWeb France.
A peine sortie de l’ombre, cette communauté réalisait un premier coup
d’éclat au dernier StartupWeekend, où Chemseddine Ben Jemâa et son
équipe lançaient le projet OpenTunisia, qui vise à développer et à
packager des solutions Libres destinées à mettre en place une
gouvernance ouverte et transparente (Open Government). Un projet adoubé
par Richard Stallman lui même, et soutenu un peu partout sur la planète
par la communauté toute entière. Ce projet, tout comme Fhimt.com, fait
parti de ceux que porte l’ATLN, et ils sont nombreux.
OpenTunisia a comme objectif de développer des solutions open source
destinées à faciliter l’interaction citoyens-élus, et à les rendre
riches et constructives. Il développera également des outils destinés à
prendre le pouls de l’opinion Tunisienne qui s’exprime sur les réseaux
sociaux afin de faire porter leur voix.
A l’image de Mediapart, le site sera lui également associé avec un
Wikileaks-like, lui aussi issu de la communauté du logiciel Libre de
Tunisie, et lui aussi imaginé dans les jours qui ont suivi la fin du
régime de Ben Ali. Un petit nouveau destiné à donner au peuple Tunisien
une certaine autonomie dans ce monde de transparence qui s’annonce.
L’équipe derrière le projet rassemble une dizaine de personnes,
essentiellement des Tunisiens, la plupart vivant en Tunisie. Elle a dors
et déjà noué de nombreux partenariats, notamment avec des écoles à
Tunis, ainsi qu’avec plusieurs institutions.
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