Amnesty International dénonce ce mardi dans un rapport les "discriminations" envers les musulmans dans des pays européens comme la France et la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse et l'Espagne. Il souligne les stéréotypes négatifs dont sont victimes les musulmans, surtout dans les domaines de l'éducation et du monde du travail.
Des jeunes filles empêchées d'aller en classe parce qu'elles portent le voile, des clients agacés par des vendeuses aux cheveux couverts, des musulmans obligés de prier en rue par manque de lieux de culte. Amnesty International énumère les cas de discrimination dont sont victimes les musulmans de souche ou convertis.
En France, en Belgique et aux Pays-Bas, les employeurs sont autorisés, en violation de la législation européenne, à discriminer des musulmans sous prétexte que "les symboles religieux ou culturels agaceront les clients ou les collègues", note l'organisation de défense des droits de l'Homme.
"On a une législation qui est intéressante mais qui malheureusement n'est pas correctement appliquée. Les discriminations ne sont autorisées en Belgique que s'il y a un enjeu, une exigence essentielle pour le déroulement de l'activité professionnelle. Ça c'est la notification officielle et en pratique, on constate que tant dans le secteur privé que dans le secteur public, pour des raisons différentes, il y a des discriminations notoires, tant à l'égard des hommes que des femmes, parfois à cause des horaires flexibles pendant le ramadan, le temps de prière ou le port de la barbe tout simplement. En ce qui concerne les femmes, c'est souvent à cause du port du voile. Ces discriminations sont malheureusement appliquées de façon beaucoup plus large que ce qui est permis par la loi", explique Philippe Hensemans, directeur d'Amnesty International.
Quant à savoir si ce rapport ne risque pas d'irriter l'opinion publique dans le contexte actuelle, il répond : "Peut-être, mais lorsque l'on rappelle les obligations de chacun de respecter les droits des autres, c'est toujours quelque chose qui arrive. C'est en tout cas, quelque chose de fréquent quand cela arrive près de nous, mais il faut bien faire remarquer que s'il y a des instruments internationaux du respect des droits humains qui ont été élaborés c'est justement pour protéger les minorités et ceux qui en ont le plus besoin. Or manifestement, dans nos pays, il y en a qui en ont besoin aujourd'hui".
Plutôt que de riposter à ces préjugés, les partis politiques les exploitent bassement a des fins électorales souligne encore Amnesty International. La législation européenne interdit toute discrimination sur base de symboles religieux ou culturels. En Belgique, comme en France, la loi interdit le port de la burqa. Mais les islamologues précisent que le Coran n'impose nulle part le port du voile intégral.
source : rtbf
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire