Huit cadets d’une académie militaire américaine, tous des garçons, sont laissés un peu à eux-mêmes pendant quatre jours, n’ayant pour activité que le sport et un cours d’anglais pendant lequel ils apprennent Roméo et Juliette. Progressivement, le texte de Shakespeare va prendre corps dans le quotidien de ces huit jeunes gens qui vont réellement vivre la pièce.
Roméo et Benvolio se rencontrent le matin, dans la salle de bain, les places de Vérone sont devenues le paraground de l’académie, Benvolio et Mercutio s’entraînent dans la salle de fitness, Juliette et sa nurse sont deux compagnons de chambrée et les duels à l’épée sont remplacés par les combats à main nue dans la salle omnisport. Comme dans la pièce, Roméo et Juliette (deux garçons, donc) se rencontrent le soir dans une cour de l’école et s’embrassent dans la pénombre, lors d’une petite fête alors que Tibert et Capulet jouent aux cartes …
La suite sera l’affrontement entre les deux clans, avec en arrière-fond de l’histoire le Don't ask 't don't tell et les tabous liés à l'homosexualité. Sur du rock indé et d'après le texte original de Roméo et Juliette, Private Roméo nous emmène dans une histoire énigmatique que seul Shakespeare a pu inspirer où sourires narquois et regards obliques traquent les amoureux maudits.
Ce film manifestement à petit budget a été tourné avec des moyens très sobres, mais la caméra suit chaque acteur avec beaucoup d’énergie et de vivacité, les scènes de baiser entre Juliette et Roméo sont torrides, et il y a beaucoup d’autres scènes à l’homoérotisme très étudié.
L’idée est splendide et le résultat surprenant de justesse et de beauté.
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