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samedi 10 décembre 2011

Maroc Quand le virtuel remplace le derb


Quand le virtuel remplace le derb

Pour la jeunesse marocaine, Internet est une véritable aubaine. En l'absence d'autres espaces d'épanouissement. 

Les cybercafés ont définitivement enterré l'ère des matchs de football et des virées entre potes. A travers cet outil, les jeunes cherchent avant tout à se divertir en investissant les salons de discussion. Objectif : se faire des amis ou des amants via le Net. « Les jeunes Marocains découvrent chaque jour dans Internet de nouvelles formes de distraction qui leur font oublier leurs hobbies traditionnels : sport, cinéma, sorties avec les amis... Ils retrouvent tout cela sur le Net et leurs rencontres se font maintenant dans le virtuel », explique ce sociologue. 

Le virtuel prend le dessus sur la réalité. Il sert de refuge à un avenir perçu comme sombre et sans issue. Dès la sortie des écoles, des lycées ou des universités, les jeunes investissent les « chatrooms », et se connectent pour le reste de la soirée. Les ordinateurs sont équipés de caméras. Et rares sont ceux qui ne viennent que pour une innocente recherche... 
Selon plusieurs responsables de cyber, les sites les plus fréquentés par les jeunes sont MSN et « Yahoo Messenger » parce qu'il est possible d'utiliser la caméra et de se voir en direct. 


Cybersexe et téléphone rose

Une gamme de sites sert aussi de support pour un type bien particulier de rencontres. Amour.fr, Tchache.com, Meetic, Love-you2.com, Netclub, Parship, Ulla.com ou Match.com sont des sites spécialisés dans les rencontres amoureuses. Internet a définitivement changé les habitudes de la jeunesse urbaine marocaine. Le Net, mais aussi la télévision numérique, leur font découvrir d'autres manières d'être, de se comporter, d'autres modèles. 

« Il n'y a pas d'espaces d'expression, pas d'infrastructures culturelles et sportives. Entre le café du quartier et Internet, le choix est vite fait. C'est le seul moyen qui m'est accessible pour égayer mon quotidien. Il me permet aussi de voyager sans avoir besoin de visas », raconte, non sans ironie, ce jeune de « Al Alia » dans la ville de Mohammedia. Avant d'ajouter que « compte tenu de mon budget quotidien, je ne peux passer qu'une heure au cyber. Le reste de mon temps, je le passe avec les potes du quartier à "tuer" le temps ».

Ailleurs, dans les cybers à proximité des universités, Internet devient une mine d'informations pour les étudiants. « Dans mon cyber, les sites scientifiques sur la médecine, l'architecture et autres disciplines scientifiques sont les plus visités. Viennent après Menara et les journaux en ligne. Les messageries sont également très prisées », explique Ali Benchekri, directeur de Solinux et propriétaire d'un cybercafé à Rabat. Les étudiants ont d'autres raisons de surfer. « J'ai pu remarquer qu'un nombre important de jeunes se ruent vers Internet au lieu, comme avant, de se regrouper en bande dans le quartier. Aujourd'hui, ils ont un espace qui peut les rassembler pour d'autres hobbies. C'est vrai qu'au début, beaucoup y vont pour le chat, mais peu à peu, ils découvrent le monde de l'Internet et ses multiples potentiels », explique Jamila Hassoune qui a réalisé une enquête  dans les cybercafés du quartier universitaire de Marrakech.

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