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lundi 5 décembre 2011

Facebook, nouvelle vitrine des homosexuels éthiopiens


Il est des décisions qui ne manquent jamais de provoquer un effet boomerang. A la fin du mois de novembre 2011, des dignitaires religieux et des officiels éthiopiens se sont réunis pour protester contre le projet d’inscrire un débat sur la question de l’homosexualité lors des travaux de la 16e Conférence internationale sur le sida et les infections sexuellement transmissibles en Afrique. Une conférence qui se tient jusqu’au 8 décembre à Addis Abeba, la capitale de l’Ethiopie, et qui réunit plus de 200 militants gays et des experts de l’ONU.
La plate-forme de blogs Global Voices Online fait savoir que cette réunion a failli être carrément interdite, au motif que l’homosexualité est illégale en Ethiopie. Pour contourner cette menace qui pesaient sur les débats, les gays du pays et leurs amis se sont tournés vers Facebook, ajoute Global Voices. Et c’est un véritable buzz, alors même que, selon unrapport de 2007 sur les attitudes internationales (PDF), 97% de la population est hostile aux gays.
Cependant sur Facebook, tout le monde en Ethiopie se lâche sur la question. Les internautes réclament plus de droits en faveurs des gays que la loi menace toujours de 15 ans d’emprisonnement. Mais là, encore, peut-on lire sur Global Voices, tout est parti d’une provocation d’un internaute anti-gay. Dans un post, le nommé Hallelujah invite à désapprouver l’homosexualité, mais «de manière civilisée».
Réactions en série des autres facebookeurs, homosexuels avérés ou non. «Il faut toutes sortes de gens pour remplir le monde», écrit l’un. Et Mesfin Tekle, un autre internaute de préciser:
«Cette question est très complexe, mais un jour ou l’autre, notre pays et le continent africain devront s’en préoccuper. Ce n’est pas une maladie qui se soigne et contre laquelle on peut se vacciner comme la polio.»
Bob Herold, dans un registre plus émotionnel, détaille: «Que feriez-vous si un de vos enfants que vous avez aimé et protégé vous annonçait qu’il est homosexuel? Vous lui tourneriez le dos? Est-ce que cela ferait de lui une mauvaise personne?»
Manifestement, le débat va se poursuivre. Avec des réactions qui ouvrent une autre perspective pour les gays dans ce pays, où près de 90% des internautes disposent d’un compte Facebook.


source slateafrique

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