Christopher Hunnisett (à g.) est accusé du meurtre de Peter Bick (en haut). En 2002, il avait tué un prêtre, Ronald Glazebrook, qui aurait abusé de lui.
Un jeune Anglais utilisait les sites de rencontre gay pour se constituer un liste de pédophiles présumés. Le justicier autoproclamé a fini par massacrer un quinquagénaire sans histoires.
Christopher Hunnisett, un Anglais de 28 ans, comparaît devant un tribunal de Lewes, près de Brighton. Il est accusé du meurtre d'un employé de supermarché de 57 ans, Peter Bick, au cours d'une traque visant à démasquer des pédophiles. Le jeune homme se sentait investi d'une mission pour combattre ces derniers. En 2002, à 17 ans, il avait tué un prêtre qu'il accusait d'avoir tenté d'abuser de lui et démembré le corps de l'ecclésiastique. Au terme d'un procès qui avait fait la une des médias, cet ancien enfant de choeur avait écopé de la prison à vie, une peine cassée par un second procès en 2010.
Pendant son emprisonnement, les autorités pénitientiaires ont permis à Hunnisett de suivre un groupe de parole destiné aux criminels sexuels. C'est au cours de cette séance, explique-t-il devant la Cour, qu'il aurait entendu des détenus projeter de constituer un réseau pédophile. Le jeune homme se serait alors promis de déjouer cette menace lui-même dès qu'il aurait retrouvé la liberté, raconte le site de la BBC.
La tâche semblait colossale, mais nécessaire à Hunnisett: il estimait le nombre de pédophiles et autres violeurs à 600'000 au Royaume-Uni. Aux juges, il explique que même s'il en avait «arrêté» 100 par jour, cela lui aurait pris 20 ans d'en avoir fini. «Je loue les efforts de la police et des agences de protection de l'enfance, mais ils sont entravés par certaines lois», ajoute-t-il.
LISTE DE CIBLES
De fait, dès sa remise en liberté à la faveur d'un second procès, en septembre 2010, il a choisi les sites de rencontres gay comme terrain d'investigation. Son objectif: repérer les profils d'abuseurs d'enfants. Il s'est ainsi constitué une liste de cibles. Fasciné par le renseignement militaire, il les a classifiées en utilisant des codes de l'armée. Parmi ses suspects, un certain Peter Bick. L'homme lui aurait envoyé une photo compromettante et des «rumeurs» circuleraient sur son compte. Dans la nuit du 10 au 11 janvier 2011, Hunnisett est parvenu à se faire inviter chez le quinquagénaire en lui promettant une relation sexuelle. L'homme a été retrouvé le crâne défoncé à coups de marteau. Il a aussi été étranglé avec un lacet de chaussure.
Le Cour a déjà établi qu'il n'y avait «pas l'ombre d'une preuve» concernant les activités pédophiles de la victime. Hunnisett, quant à lui, plaide l'homicide involontaire. Il soutient qu'il n'avait pas l'intention de tuer l'employé de supermarché, mais simplement de le confondre. Son procès est en cours.
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