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mardi 4 décembre 2012

Détention préventive au Maroc, l’exception qui est devenue la règle


La politique pénale actuelle du Maroc pose un grand problème : le parquet général et le juge d’instruction, pour n’importe quel délit, aussi minime soit-il, envoient quasi automatiquement le suspect en détention préventive. 

Chèque en bois, rixe sur la voie publique, dette non remboursée,  loyer non payé, ivresse publique, consommation de stupéfiants…, les prisons marocaines sont encombrées de détenus pour délits mineurs qui attendent leur jugement. N’y a-t-il pas moyen de recourir à des mesures alternatives pour éviter autant que faire se peut la détention du suspect ? C’est la question que se posent actuellement et la société civile et la Haute instance de dialogue pour la réforme de la justice. 

La première a rendu public le 20 novembre dernier un communiqué où une vingtaine d’ONG (dont l’OMDH, l’AMDH, l’Observatoire marocain des prisons (OMP), Amnesty international section Maroc…) stigmatisent «le recours excessif à la détention préventive et appellent au respect de la nouvelle Constitution qui instaure l’indépendance de la justice et le principe de la présomption d’innocence». 

La seconde a engagé lors de sa cinquième réunion régionale de ce dialogue qui a eu lieu à Fès les 9 et 10 novembre tout un débat sur la problématique de la politique pénale et à la philosophie de la liberté provisoire. Tout le monde en est conscient : la détention préventive est la véritable source de la surpopulation que connaissent les établissements pénitentiaires marocains. Elle serait donc la source d’une grande partie des maux dont souffre notre système carcéral (promiscuité, mauvais traitements, maladies…).
Deux questions essentielles se posent : faut-il construire de nouvelles prisons et en agrandir d’autres pour héberger les nombreux suspects qu’on envoie quotidiennement en détention préventive ? suite : Détention préventive au Maroc, l’exception qui est devenue la règle

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